Ecouter les gens qui vivent dans les camps, c’est ce que Ralph Joseph fait tous les jours. Un travail intense car il est témoin des pires histoires que rencontre la population haïtienne depuis le 12 janvier.
Ralph Joseph est l’auteur de la rubrique “le camp du jour” de l’émission de radio (20 mn) ENDK “Enfomasyon nou dwe konnen” (Nouvelles Utiles), réalisée par Internews.
Chaque jour, Ralph se rend dans un nouveau camp et rapporte les difficultés quotidiennes auxquels les habitants de ces abris de fortune sont confrontées.
Nous l’avons accompagné au cours de la journée du 19 août dans le camp de la place Saint Anne de Port-au-Prince. Ce camp se situe au beau milieu du centre ville très commercial de la capitale, un quartier qui a été terriblement affecté. Les débris des bâtiments effondrés entourent le camp et notamment ceux de l’église Saint Anne, qui surplombait la place. Aujourd’hui, près de 5,000 personnes sont réfugiées ici.
ENDK est transmis quotidiennement par un réseau de 35 stations de radio. Le programme a été conçu puis réalisé peu de temps après le séisme afin d’apporter des informations d’urgences à la population. Aujourd’hui, le contenu du programme a quelque peu évolué, mais reste à vocation sociale et utile aux auditeurs.
Nous vous proposons d’écouter le reportage « le camp du jour » du 19 août au camp Saint Anne, réalisé par Ralph Joseph, en créole, pour le programme ENDK :
Reportage de Ralph Joseph place Saint Anne :
Giving a voice to the people in the camps is what Ralph Joseph, a young Haitian journalist, goes out to do every day. It is an intense task whereby he witnesses some of the worst struggles and difficulties faced by the Haitian population since the 12 January.
Ralph is the author of “A camp per day”, a feature of a 20-minute programme called ENDK (“Enfomasyon nou dwe konnen”, meaning “Useful News”) and produced by Internews.
He visits a different camp each day, and talks to the people there to understand where the major urgencies are. His reports represent a direct line for the displaced people living in the camps to express their feelings and needs, and at the same time receive news about the other camps.
We followed Ralph in his visit to the camp in Saint Anne’s square, in Port-au-Prince. The camp is right in the commercial centre of the capital, the area that saw the worst effects of the earthquake. Piles of rubble from collapsed buildings, including those of Saint Anne’s Church, surround the camp from all sides. More than 5,000 people have found refuge here.
In the audio portfolio that follows, we can listen to Ralph’s voice as he describes his day, his experience and learnings, and how he takes in the difficult human stories that he witnesses daily. What emerges is the touching view of a Haitian young man on the tragedy affecting the entire population of his country.
ENDK is broadcasted daily by a network of 35 radio stations in Haiti. The programme was conceived and set up immediately after the earthquake to provide emergency information to the population. Today the format has evolved but the focus remains on social and useful information.
D’abord merci pour ce reportage au coeur des camps, en prise directe avec le quotidien de milliers de haïtiens.
Ce qui me frappe c’est ce que le journaliste, Ralph Joseph, dit à la fin (je cite de mémoire) :
« Bien avant le 12 janvier je n’étais pas conscient qu’il y avait autant de pauvreté à l’intérieur du pays (…)pourquoi après le 12 janvier n’y-a-t-il aucun soulèvement pour dire non nous n’acceptions pas une telle situation ?(…)Pour les gens la situation n’a pas tellement changé en vérité c’est juste que les problèmes nous viennent à la face »
Ce reportage complète je trouve cet article publié sur le Huffington Post il y a quelques semaines et qui soulève aussi beaucoup de questions : « In Haiti, the poor become visible » : http://www.huffingtonpost.com/anne-c-richard/in-haiti-the-poor-become_b_675406.html
Les haïtiens les plus pauvres, ceux qui ont toujours été là, avant le tremblement de terre sont devenus visibles aux yeux des autres haïtiens et du monde.
Nous sommes au-delà de la gestion d’un relogement de déplacés après une catastrophe naturelle, mais bien au coeur du dysfonctionnement politique et économique d’un pays.
1-Au sujet de ces constructions d’habitats transitoires dans les camps, (mentionnés dans l’article du HuffPost) en avez-vous vu dans les camps ? (Ils sont censés être plus solides pour résister aux vents violents et aux pluies de la saison des ouragans…en attendant des constructions en dur, bien sûr..)
A quoi ça ressemble vraiment ? 135.000 sont prévus, dit-elle, seuls 4% sont construits (source?). Qui construit et met en oeuvre ? Avez-vous des infos là-dessus ? (vu quelquechose…)
2-Comment réagissez-vous, par rapport à votre expérience de terrain à ces mots d’un représentant onusien, cité dans le HuffPost et qui me semblent toucher directement à la vie dans les camps : A senior UN official gave a fuller explanation of why Haitians would stay in camps and suggested that the displaced constitute « a social movement. » « Apart from those who have no choice, others remain in camps because they have lived without real jobs, schooling or adequate shelter for years, »
Merci pour vos réponse !
j’ai entendu le reportage et j’ai vu les images la seule chose que je trouve a dire c’est « TRISTE » oui c’est vraiment triste et choquant de voire ces gens vivent apres 6 mois comme des animaux(sans mecadicaments, sans d’eaux portable etc….!) et le pire dans tout ca c’est qu’ils commencent a ce resigner avec la situation, et la question est « POURQUOI? » pourquoi ne font-ils rien? ces memes gens 5 ans de cela ont voter un president et ce president et son gouvernement a amasser des milliards de dollars,des medicaments,des tentes et autres apres le catastrophes, ou est passer tout cet argent et les dons? ca personne ne le sais vraiment et ca c’est vraiment injuste.
je tiens a dire merci aux journalistes de ce site qui je pense font un travaille extraordinaire, je vous shouaite beaucoup de courage et de patience dans ce que vous faite et je sais que ce n’est pas du tout facile mais je pense et je crois que vous attendrez votre de but celui d’imformer les gens qui sont pas au courant de la vrai situation actuel du pays.
merci du fond du coeur por cet article…!
Félicitations Ralph et auusi à toute cette dynamique équipe qui s’évertue chaque jour à faire un diagnostic en profondeur des problèmes que recèlent notre société, quite à tout un chacun d’apporter sa quote-part au renouveau dont nous souhaitons. Je crois qu’on a trop longtemps questionné l’action des autres dans nos malheurs et soubressauts collectifs. Il faut quand même que quelqu’un agisse, s’ils le font et à leur manière, c’est à nous de changer la donne et non pas à perdurer le statu quo par nos plaintes et lamentations sans tenants ni aboutissants.
Nous sommes à un carrefour important et décisif de notre histoire et qu’est-ce qu’on en a fait jusqu’à présent, condamner les étrangers, tirer à boulets rouges sur de soi disant dirigeants, qui dirigent quoi, va savoir! Cette année est décrétée année de la jeunesse, faisons en sorte de créer un pays jeune.En effet, la crise est une occasion propice pour faire un face à face avec nous même, une occasion difficile mais auusi formidable pour Oser! surmonter nos barrières. Jeunes d’Haïti, jeunes Haïtiens ressaisissons-nous et engageons la lutte pour cette Autre Haïti dont on a trop rêvé. La société depuis tantôt quelques années jettent ses cellules mortes à tous les niveaux et enclenchent un processus d’auto-régénération, alors, armons nous pour en être à la hauteur. Continuons à nous construire afin de construire une meilleur société, où les uns et les autres seront à l’abri des déterminismes sociaux et où la mobilité sociale ne suivra pas la pente descendante pour la majorité des enfants de cette terre.
A ceux-là qui pensent s’offrir notre dynamisme à coup d’aide humanitaire, rappelons que, aux dires de l’illuste Dr King Jr: » La charité ne consiste pas à donner un morceau de pain au mandiant, mais il conduit à penser qu’un édifice qui produit des mendiant à besoin d’être remodelé. »
Je m’engage à reconstruire Haïti, et vous!
Merci beaucoup pour vos très intéressants commentaires!
Au sujet de l’article publié sur l’Huffington Post, je pense que le titre de l’article est pertinent mais que beaucoup d’aspects de l’analyse sont très réducteurs et que la situation est bien plus complexe.
Les conditions dans les camps ne sont vraiment pas rose et les aides ne sont pas si nombreuses que certains l’entendent. Nombreux sont les camps sans aucune assistance ou presque… Je pense que la meilleur personne pour répondre à tes questions Coccinelle serait Ralph, qui connait très bien cette situation. Nous allons lui demander et le motiver à intervenir ici! Cela sera très enrichissant!
Et un grand merci B. Steve pour ton commentaire. Nous avons rencontré beaucoup de personnes ici qui partagent ton point de vu! Je pense qu’il serait également très intéressant de voir la réaction de Ralph sur cet aspect des choses!
Merci @vous tous et @très vite !
Merci Pour vos apréciations et commentaires. Ca me choque tous les jour de voir la situation des gens s’envenimer de cette façon. le pire c’est que bon nombre d’entre eux vivent comme ci c’etait la vie de tous les jour,comme avant le tremblement de terre.Je persiste a vous dire que trois mois de cela la situation des sinistrés était mieux qu’aujourd’hui. La distribution d’eau, de nourriture et de baches neuves rendait la situation meilleure. Aujourd’hui, sept mois après, les baches ne resistent plus, on ne donne pratiquement pas de nourriture et les gens sont sans emploi. Et le plus triste, avec les elections qui approchent, la misère des gens sert de capital politique.
Ralph Joseph
Je pense que ce reportage est susceptible de faire germer dans l’esprit de plus d’un journalistes l’idee de films documentaires autour de ces nouvelles manieres de vivre dans les camps. Avant le seisme, les gens connaissaient des situations analogues a celles-ci dans certains « centre urbain » du pays, mais maintenant ils sont livres dans toute leur intimite a la vue du reste de la population et cela doit surement ajouter une parcelle de complexe a leur traumatisme collectif. Ces films documentaires que je vois venir, car je continue de faire confiance a la conscience du monde mediatique de ce pays malgre tout,empecheront peut-etre l’administration publique de continuer a exister dans une indifference apparente devant les deboires de cette categorie sociale qui se forme. Car en effet, nous courrons le risque de parler peut-etre apres des annees, si rien est fait, des « personnes dans les camps » comme une categorie sociale a part lorsqu’elles commenceront a developper entre elles des rapports particuliers dans leurs espaces. Ce sera un peu pareil aux « personnes en deplacement » de l’Afrique subsaarienne.
Je remercie l’etudiant en sociologie et journaliste Ralph qui a fait un travail humanitaire de conscientisation. Contrairement a de nombreux journalistes de ce pays qui sont restes dans l’evennementiel, lui, il n’a pas laisse « la vie politique » et en ce moment precis : les « elections » dominer tout l’espace de reflexion possible. Je crois que « la vie de ces gens » qui depuis le mois de janvier vivent dans des baches qui aujourd’hui ne tiennent plus demeurent l’actualite principale.
I’am very sad,for what i have seen, and i thank the reporter for the job well done.That make’s me feel like we still have a chance to see our youth step up one day,for the real change of haiti every body’s dreaming about.And i thank Ralph for his courage and his leader ship as a reporter, may the lord jesus bless you.
Yo solo quiero agradecer a mi amigo Ralph por lo que el esta haciendo, porque realmente hay muchas personas, que no saben como estan viviendo los gentes en los campamientos de los cuales, fui uno. Entonces Djo te deseo lo mejor en este trabajo tan dificil y animo chabar…
Merci Cleivings, muchas gracias! Voy a traducir tu mensaje para que todo el mundo pueda aprovechar de tu experiencia.
« Je veux remercier mon ami Ralph pour ce qu’il fait, parce qu’il y a beaucoup de gens qui ne savent pas vraiment comment vivent les gens dans les camps, et j’étais l’un d’entre eux. Donc je te souhaites le meilleur dans ce travail si difficile, bon courage… »
« I want to thank my friend Ralph for what he does, because there are lots of people who don’t really know how the people in the camps live, and I was one of them. Therefore I wish you all the best in this difficult work, and good luck… »
Bonjour Raph, merci pour votre réponse.
Vous ne dites pas si la situation que vous décrivez concerne un camp en particulier ou plusieurs camps mais je me sens touchée par ce que vous dites, par ce sentiment d’impuissance et d’injustice. J’imagine pourtant qu’une aide est en place mais que les choses avancent très (trop!) lentement et surtout que la répartition cette aide est très inégale entre les camps ?
Que faire ? D’ici, je ne peux que lire des chiffres , des articles, qui donnent quand même une « idée » de l’ampleur de la tâche, du défi.
Nous lisons partout que beaucoup d’argent a été versé pour la reconstruction (≠ Pakistan) alors pourquoi ça bloque ? Pourquoi cela semble-t-il si compliqué de livrer de nouvelles bâches étanches, de déplacer des gens dans des lieux plus sûrs face aux inondations à venir ?
Incompréhension…
Je continue à transmettre l’information et merci encore pour votre travail, votre engagement, et à l’équipe de SolidarIT.
Keep us posted. You are our eyes and ears !
Felicitation Ralph!!!
Je suis fier de toi et touche par ton savoir faire. Avec ce reportage realise beuacoup de gens vont reellement savoir ce qui se passe et comment vivre ces malheureux dans les camps d’ebergements sous les regards passif de nos dirigeants.
C’est du bon boulot.
En passant, je ne savais pas que tu avais ce talent en toi frero.(lol)
Felicitayion encore Ralph et keep up the good work!!!!
Coccinelle mon travail m’a permis de cotoyer beaucoup de camps!!! Je dois dire que partout ce sont les memes problemes qui se repetent. D’ailleurs cela a pose un probleme pour la diffusion du journal, en ce sens que cela entraine une certaine monotonie dans les plainte des sinistres: pas d’abris surs, pas d’eclairage, pas de nourriture, ni de soins de sante, des problemes de violences se repetent au quotidien, les personnes vulnerables ne sont pas protegees. C’est le denominateur commun de tous les camps que j’ai visite a Port-au-Prince, Jacmel, Leogane et Petit Goave.
Le mal c’est que l’Etat espere que la misere provoquera une reaction logique, en ce sens qu’une fois les conditions deviennent plus invivables, les gens se debrouilleront d’eux memes en evacuant progressivement les sites. Pourtant 8 mois apres ce n’est point le cas. Malgre les menaces d’Ouragans les sinistres restent, cela prouve qu’ils sont reelement demunis et n’ont pas d’endroits ou aller vraiment.
Je dirais que ce qui saute sous nos yeux aujourd’hui dans les rues des zones touchées par le séisme n’est pas un élément qu’il faut seulement diagnostiquer à la surface. C’est un phénomène sociologique qui est etayé par des causes diverses. Je vous dirais de part mes expériences sur le terrain ces jours ci que bon nombre de gens restent dans les rues parce que:
i)ça crée une identité, celle d’être sinistré ou victime, ce qui permet au moins d’être vu et pris en compte,
ii)le coût de l’immobilier a pris un essor exponentiel auquel la vie de squatteurs/dans la rue s’est proposée en alternative,
iii)il faut aussi voir que 1.5 millions de sans abri est une bonne façon de s’attirer les bonnes graces caritatives, quand on tient compte du fait que la situation perdure pas la peine de me questionner sur l’effectivité de toutes ces mesures (tentes,abris, nouritture et autres). Lattente des tentes en profite pour détruire toute entente dans nos communautés, c’est trop appuyé sur la détente je crois…
En tout cas, notre quotidien, celui de ces miliers de familles devient un peu lassant et doit à tout prix changer.
Les gouvernants sont à courts d’idées et de power, engageons la KONBIT NATIONALE pour ensemble construire le pays que nous voulons en commençant par encourager les gens à prendre soin de leurs environnements immédiats à renouer avec les pratiques de bon voisinage en attendant que les ONG et OING soient inspirées des meilleures formules à adopter pour les accompagner et non tout faire, Its what i think!
First off, I think we need a president that will stand by the Haiti’s side through the good and the bad. New jobs needs to be provided. Also the haitian citizens have to help rebuild Haiti. I think everyone should put their heads together to help keep the country clean. There should be more security around. The schools should allow students with or without money to attend school and learn. School’s should not be for the rich only. I think better medicine should be available to everyone. I mean people are dying of sicknesses that are treatable.In this video Ralph did a wonderful job showing what Haiti has become, it makes people think. Overall Haiti needs to change for a better future.
Je suis reelement emue par la profondeur de tes declarations Ralph et surtout par l’intelligence que tu deploies pour aller tous les jours partager le desarroi des gens qui vivent toujours huit mois apres dans des conditions infrahumaines. Ca me touche profondement, les images, les personnages et surtout la crudite de la realite dans les camps. Je voudrais que tout cela cesse, mais les politiques ne s’en occupent vraiment pas et ne pensent qu’aux elections afin de voir comment creuser d’avantage le fosse entre les riches et les pauvres. Encore une fois mille felicitations Ralph, ton reportage a touche mon coeur.
Bon travail Ralph,
L’excellence est toujours visible, il suffit de la démontrer au moment opportun.
Mes félicitations, continues ce travail titanesque au niveau des camps, des laissés pour compte.Ce pays a besoin des jeunes comme toi qui se lancent dans le quotidien des marginaux pour nous les décrire comme tu as fait.
Dommage, Il y a beaucoup de problèmes sociétaux à décrire dans ce pays.
Mes Félicitations !!!
Kenbe la, travay du Ralph. Nou tout renmen travay pozitif w’ap fe nan kan yo. moun yo bezwen santi nou la, nou ave yo, nou renmen yo epi nou tout solide a bezwen yo. Mwen vreman apresye gwo travay sa yon jenn gason tankou’w ap fe apre katastwof la. Mesi anpil. Nou renmen’w anpil
Un grand merci et bravo à Giordano et Benoit aussi, de solidar’it, pour leur travail durant ce reportage. Pas simple, pour personne
Voilà l’article fait par Eleonora de Global Voices en Italien:
http://it.globalvoicesonline.org/2010/10/haiti-le-voci-inascoltate-della-ricostruzione/
Traduit en français
http://fr.globalvoicesonline.org/2010/10/17/46924/
et bientôt en beaucoup d’autres langues sur Global Voices
Merci Claire,
ça nous fait beaucoup plaisir de voir que notre travail contribue à faire entendre les voix des Haitiens, et d’une façon qu’elles deviennent « global voices »… Le monde a vraiment besoin de les écouter de plus en plus.
[…] Reportage réalisé à Haïti en 2010 au cours du tournage du webdocumentaire « Goudou Goudou, les voix ignorées de la reconstruction » avec Giordano Cossu. Vous pouvez le retrouver en intégralité sur le site du projet Goudou Goudou. […]