La circulation automobile devient de plus en plus compliquée à Port-au-Prince. Les débris des bâtiments effondrés durant le séisme du 12 janvier 2010 ne font qu’empirer la situation.  Aux heures de pointe, plusieurs rues, notamment Lalue, Bourdon, autoroute de Delmas, Carrefour sont totalement bloquées, durant parfois plusieurs heures.

La circulation est  loin d’être fluide à Port-au-Prince. Il est même déconseillé d’emprunter quelques artères, surtout aux heures de pointe. L’avenue John Brown, mieux connue sous le nom de Lalue, qui mène jusqu’à Bourdon, est depuis quelque temps considérée comme l’avenue des encombrements et des gros bouchons par ses usagers. Les véhicules qui sont garés des deux côtés de la chaussée, l’absence d’aire de stationnement et les files d’attente interminables devant les locaux du service de l’Immigration provoquent  des embouteillages fréquents.

Chacun finit, semble-t-il, par s’y habituer. Mais ces bouchons ne sont pas sans conséquence : retards dans les salles de classe, au travail, rendez-vous ratés. Beaucoup d’élèves confient être obligés de se lever très tôt pour être à l’heure en classe.

Un écolier raconte les difficultés rencontrées à cause des embouteillages pour arriver en classe à l’heure

Outre les passagers, les chauffeurs de transport en commun font également les frais des blocus. Ils consomment plus d’essence pour effectuer leurs circuits. Selon Jeanty, un chauffeur de taxi, l’Etat haïtien devrait penser à régulariser  le transport dans le pays, notamment dans les grandes villes afin d’éviter moins d’embouteillages.



Jeanty, chauffeur de taxi

Si Jeanty évoque la non régularisation du secteur ainsi que les agents de la circulation qui créent, selon lui, des embouteillages monstres ; Alexis, un autre chauffeur assurant le trajet Delmas-Portail Léogâne, ne minimise pas le comportement des automobilistes qui, affirme-t-il, concourt à créer également des embouteillages à Port-au-Prince. « Les véhicules qui sont mal garés provoquent souvent des embouteillages », juge Alexis, au volant de son minibus.

Mis à part ces difficultés, ce chauffeur évoque également le problème de routes. Car  le nombre de véhicules circulant dans le pays, notamment à Port-au-Prince, a considérablement augmenté ces dernières années alors que la dimension des routes reste inchangée. « Nous avons un problème de routes. Il y a beaucoup plus de véhicules à Port-au-Prince depuis le séisme », fait remarquer Alexis, estimant qu’il serait nécessaire d’élaborer un nouveau plan de circulation pour parvenir à la fluidité de la circulation.

Alexis, chauffeur de taxi

Améliorer les surfaces réservées aux véhicules ; débarrasser les trottoirs et les rues de des petits marchands ; respecter des normes de la circulation, sont quelques bonnes conduites qui pourraient rendre, selon les personnes que nous avons interrogées, la circulation plus fluide dans plusieurs artères de Port-au-Prince.

 

Valéry Daudier, Kenzy Papillon et Dimitry Nader Orisma