Près de 400 familles vivent dans le camp de Canapé Vert depuis le tremblement de terre. Nous sommes partis à leur rencontre.
« Il n’y aura pas de don de logement pour les déplacés » a annoncé à la mi-juillet le chef de l’état Michel Martelly en lançant la semaine de la reconstruction. Cette déclaration semble ne pas alarmer les sinistrés du camp de la place du Canapé Vert, un quartier de Port-au-Prince. Au contraire, les personnes que nous avons rencontrées se déclarent prêtes à financer leur propre maison, à condition qu’elles bénéficient d’un programme de crédit adapté à leur situation socio-économique.
Plus de dix-huit mois après le tremblement de terre qui a dévasté le pays, 630.000 sinistrés vivent encore dans des camps de déplacés, selon l’Organisation Internationale pour la Migration (OIM). Sur la place de Canapé Vert, environ 390 familles vivent actuellement dans des conditions difficiles depuis le lendemain du 12 janvier, selon le président du comité du camp, Richardson Julien.
Ces déplacés se disent prêts à financer leur maison, et exigent – s’appuyant sur leur droit au logement garanti par la Constitution de 1987 – qu’on les traite avec dignité.
« Nous n’attendions pas la charité » déclare le président du comité du camp de Canapé Vert, installé dans son bureau de fortune fait de contreplaqué (plywood) et de bâches.
« Nous réclamons seulement d’être pris en charge, et d’être impliqués dans tous les projets nous concernant », précise Richardson Julien.
Ecoutez-le :
Julie Rose, une femme d’une trentaine d’années, mère de trois enfants, aimerait qu’on procède au relogement de sa famille. Déplorant les conditions de vie difficiles dans le camp, elle espère trouver un toit, et ce même si elle doit payer petit à petit, « pourvu que ce soit pas cher », soupire-t-elle.
Julie Rose nous livre ses impressions.
A l’instar de Julie, Ronald, un citoyen de la même tranche d’âge, affirme, l’air révolté, être prêt à payer sa maison et souhaite la mise en place d’un plan adapté aux situations des déplacés.
Ronald réclame un programme lui permettant d’avoir un logement.
Depuis que ces déplacés se sont installés sur la place du Canapé Vert, ils déplorent que personne ne se préoccupe de leur sort malgré les conditions difficiles dans lesquelles ils vivent ; insalubrité, promiscuité, insécurité, manque d’assainissement, etc.
Les projets de construction de maisons pour reloger les déplacés, conçus notamment par la Commission pour la Reconstruction d’Haïti (CIRH) et la Mairie de Port-au-Prince, restent pratiquement inconnus des citoyens du camp.
Aujourd’hui, leur principal souhait est de trouver un emploi. Ils espèrent la mise en place d’un programme de crédit – inexistant jusqu’à présent – qui leur permettrait de payer leur maison.
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Jude ST FLEUR / HPS
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